Accéder au contenu principal

Névralgie d'Arnold

Photo provenant d'ArtThema
Ziza J.-M. et al. La névralgie d’Arnold existe-t-elle ? Revue Du Rhumatisme Monographies 2013, 80(1), 32-37.
La névralgie d’Arnold est définie comme une céphalée paroxystique unilatérale d’origine cervicale, secondaire à une irritation ou à une compression du nerf grand occipital et/ou du nerf petit occipital. Le diagnostic est évoqué devant une symptomatologie unilatérale occipito-pariétale et une imagerie concordante. Un bloc anesthésique positif confirme le diagnostic. Les causes sont multiples. Le diagnostic ne doit être retenu qu’après avoir éliminé les autres causes de céphalées, et notamment les autres étiologies cervicales. La névralgie d'Arnold représenterait 8,7 % des névralgies d’origine cervicale et concernerait le nerf grand occipital dans 90 % des cas. Il existe peu de preuves scientifiques de l’efficacité des traitements proposés, cela rend la prise en charge de cette pathologie compliquée. En rhumatologie, des infiltrations locales sont pratiquées.
Les dizaines de publications concernant la neuralgie occipitale nous révèlent la complexité de cette pathologie. Les tableaux cliniques des céphalées se ressemblent et souvent se mélangent. La dernière classification internationale des céphalées (ICHD-3, Headache Classification Committee of the International Headache Society 2018) ne mentionne pas la névralgie d'Arnold, mais la neuralgie occipitale, ce qui inclut les différentes structures nerveuses qui innervent les téguments de l'arrière-tête : les nerfs grand occipital, petit occipital et troisième occipital.
Son tableau clinique est constitué d´une douleur paroxystique unilatérale ou bilatérale, fulgurante ou lancinante, se manifestant dans la région postérieure du cuir chevelu, dans le ou les territoires d´innervation du grand, du petit ou du troisième nerf occipital, parfois accompagnée d'une diminution de la sensibilité ou d'une dysesthésie dans la zone affectée et généralement associée à une hypersensibilité du ou les nerfs impliqués.

Critères diagnostiques selon la classification internationale

A. Douleur unilatérale ou bilatérale dans le ou les territoires d´innervation des nerfs grand, petit ou troisième occipital, répondant aux critères B-D.

B. La douleur présente au moins deux des trois caractéristiques suivantes :

1. récurrente, en crises paroxystiques durant de quelques secondes à quelques minutes

2. d'intensité sévère

3. de qualité fulgurante, lancinante ou aiguë.

C. La douleur est associée aux deux caractéristiques suivantes

1. une dysesthésie et/ou une allodynie apparaissant lors d'une stimulation inoffensive du cuir chevelu et/ou des cheveux

2. l'un et/ou l'autre des deux éléments suivants

a) sensibilisation du nerf affecté et de ses branches

b) points trigger neurogènes au niveau de l'émergence des nerfs occipitaux ou douleur dans les territoires d´innervation

D. La douleur est soulagée temporairement par un bloc anesthésique local du ou des nerfs concernés

E. Ne correspond pas mieux à un autre diagnostic ICHD-3

La neuralgie occipitale peut atteindre la région fronto-orbitaire par l'intermédiaire des connexions interneuronales trigémino-cervicales dans les noyaux spinaux trigéminaux. Elle doit être distinguée de la douleur provenant des articulations atlanto-axoïdiennes et zygapophysaires supérieures et/ou des points trigger des muscles de la tête, du cou, de la nuque et de leurs insertions.

Neuralgia; névralgie; neuropathie; Arnold; Arnoldalgie; occipitalgie; céphalée cervicogène; céphalée de tension; migraine; facialgie.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Syndrome T4

Löscher S. Handschuhe, Helm- und Schweregefühl - Das T4-Syndrom.  Physiopraxis 2021, 19(03):24-29. Sensation de porter des gants, un casque et sensation de lourdeur - Syndrome T4. Photo de zszen provenant de Pexels.com - Des paresthésies bilatérales au niveau des doigts, des mains et des avant-bras associées à des maux de tête et à des douleurs interscapulaires. Cette accumulation de symptômes est souvent désignée, en thérapie manuelle, par le nom de syndrome T4. On peut se demander si la théorie largement répandue d'un dysfonctionnement sympathique localisé au niveau thoracique, associé à la sensation pour le patient de porter des gants et un casque, est la seule hypothèse envisageable. Le syndrome T4 a été introduit pour la première fois en 1957 par Geoffrey Douglas Maitland . Il s'agit d'un tableau clinique diffus dont la symptomatologie se localise au niveau des membres supérieurs et de la tête.  Il est généré par une dysfonction des segments vertébraux thoraciques haut

Cyclisme et neuropathies du membre supérieur

Photo de Roman Pohorecki provenant de Pexels.com Cyr A. Cervical Spine, Upper Extremity Neuropathies, and Overuse Injuries in Cyclists. Physical Medicine and Rehabilitation Clinics of North America 2022, 33(1):187-199. Colonne cervicale, neuropathies des membres supérieurs et lésions de surmenage chez les cyclistes. Les lésions nerveuses des membres supérieurs chez les cyclistes comprennent le syndrome du canal carpien et la neuropathie ulnaire au niveau du poignet (syndrome du canal de Guyon). L'électromyographie et les études de conduction nerveuse aident au diagnostic des neuropathies. L'échographie ou l'IRM peuvent également être utiles pour l'évaluation. Les lésions de surmenage des membres supérieurs comprennent le coude du cycliste, ou une tendinopathie des tendons des muscles fléchisseurs du poignet et des doigts ou des muscles extenseurs communs des doigts, plus fréquente en cas de pratique de mountain bike. Les douleurs cervicales sont également fréquentes che

Neuromobilisations du quadrant supérieur

Papacharalambous C. et al. The effectiveness of slider and tensioner neural mobilization techniques in the management of upper quadrant pain: A systematic review of randomized controlled trial. Journal of Bodywork and Movement Therapies 2022-33 pages L'efficacité des neuromobilisations par glissement et par tension dans la prise en charge de la douleur du quadrant supérieur : Une revue systématique des essais contrôlés randomisés L'objectif de cette étude est d'examiner l'efficacité des techniques de mobilisation neurale (MN) par glissement et par mise en tension, chez les patients souffrant de douleurs du quadrant supérieur. La recherche d'essais cliniques randomisés (ECR), qui évaluent l'impact sur la douleur des MN au niveau du quadrant supérieur, a été effectuée dans PubMed, Cochrane Library et EBSCO host, sans restriction chronologique. Deux chercheurs ont indépendamment effectué la sélection, l'évaluation du texte intégral, l'extraction des données