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Douleur faciale chronique



Gerwin R. Chronic Facial Pain: Trigeminal Neuralgia, Persistent Idiopathic Facial Pain, and Myofascial Pain Syndrome - An Evidence-Based Narrative Review and Etiological Hypothesis. International Journal of Environmental Research and Public Health 2020, 17(19):7012-20 pages.

Douleur faciale chronique : névralgie du nerf trijumeau, douleur faciale idiopathique chronique et syndrome myofascial douloureux - Examen narratif fondé sur des données probantes et hypothèses étiologiques.

L'auteur analyse dans une étude narrative, les hypothèses étiologiques de la facialgie idiopathique chronique (FIC), qui dans certains cas peut être confondue avec une douleur trigéminale. Alors que les prises en charge de la névralgie du nerf trijumeau sont bien protocolées, ce n'est pas le cas pour la facialalgie idiopathique chronique. Le syndrome myofascial douloureux des muscles de la tête et du cou pourrait être à l'origine de ce syndrome. Robert Gerwin souligne que dans ce cas une approche thérapeutique spécifique serait appropriée. Il évoque des cas où la symptomatologie du nerf trijumeau et celle attribuée à la facialalgie idiopathique chronique se confondraient sur certains aspects. Remarquons que certaines tensions musculaires associées à la présence de points trigger myofasciaux peuvent être à l'origine d'une souffrance neurale, il s'agit d'un «syndrome canalaire», c'est ainsi que le nerf mandibulaire (V3) et ses branches peuvent être comprimées par les muscles ptérygoïdiens.

Anatomie et physiologie du nerf mandibulaire
Le nerf mandibulaire est issu de la réunion de deux racines : une racine sensitive, qui est issue du bord antérolatéral du ganglion trigéminal, et une racine motrice. Ces deux racines fusionnent au niveau du foramen oval de l'os sphénoïde qu'elles traversent. Dans la fosse infra-temporale, juste en dessous du foramen, le nerf mandibulaire donne naissance à une branche méningée récurrente puis après un court trajet se divise en deux troncs, l'un antérieur et l'autre postérieur, qui se divisent à leur tour.

Le tronc antérieur du nerf mandibulaire se divise en 3 branches :
  • le nerf buccal ;
  • le nerf temporal profond pour le muscle temporal ;
  • le nerf massétérique pour le muscle masséter.
Le tronc postérieur du nerf mandibulaire se divise en 4 branches :
  • le tronc commun des nerfs des muscles ptérygoïdiens, tenseur du voile du palais et tenseur du tympan ;
  • le nerf auriculo-temporal ;
  • le nerf alvéolaire inférieur ;
  • le nerf lingual.
Le nerf mandibulaire est responsable de l'innervation sensitive :
  • la peau de la tempe, de la joue, de la lèvre inférieure et du menton ;
  • la muqueuse de la cavité buccale au niveau de la face médiale de la joue, des gencives, de la lèvre inférieure, de la région antérieure de la langue ;
  • les dents inférieures ;
  • les bourgeons gustatifs de la partie antérieure de la langue pour participer à la sensibilité gustative (neurones issus du nerf facial) ;
  • les méninges de la fosse cérébrale moyenne.
Le nerf mandibulaire est responsable de l'innervation motrice :
  • des muscles manducateurs : masséter, temporal, ptérygoïdiens médial et latéral ;
  • d'autres muscles : tenseur du voile du palais, tenseur du tympan, mylo-hyoïdien et ventre antérieur du muscle digastrique.
Le nerf mandibulaire participe également à l'innervation autonome des glandes salivaires : la parotide d'une part (neurones issus du nerf glossopharyngien), et la submandibulaire et la sublinguale d'autre part (neurones issus du nerf facial).









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